Mettez-vous à la place de votre enfant, ou encore mieux, remettez-vous à la place de votre enfant intérieur, celui qui avait 2-3 ans ou même 4-5 ans ; il est peut-être plus facile de se souvenir de ces âges la !

Tous vos déplacements avaient un sens et étaient pensés dans un but précis…pour vous, mais pas toujours pour les adultes !

« Mais qu’est-ce que tu fais encore ? », « ça fait 10 fois que tu passes par la ? » « Tu n’as pas mieux à faire que de passer sous la table ? »,  ….

Et non justement ! Car c’est sous la table que le monstre est passé. C’est par là que j’ai vu le bout de sa queue disparaitre et si je veux le capturer, j’ai tout un stratagème à déployer ; j’ai mis des heures à l’imaginer avec ma sœur.

Pendant que vous êtes tranquillement à votre repas du dimanche avec les grands parents, tata et tonton, les enfants jouent. Ils sont en pleine expédition et chassent le monstre entre cousins.

Mais pour réussir cette capture, il faut lui tendre des pièges, semer son chemin d’embûche et alors il sera à nous !

Jouer avec son corps n’est pas, comme nous l’entendons de plus en plus souvent, une bonne façon de se défouler. Car qui dit se défouler signifie que l’enfant a dû contraindre son énergie et son besoin de mouvement. Alors oui, dans ce cas, il aura besoin de se défouler et d’exploser. Mais si l’enfant a la chance et la possibilité de vivre son corps et ses idées d’enfant dans le mouvement, alors  il saura jouer sans se défouler.

Il est donc important qu’il puisse imaginer, réaliser, inventer et faire des parcours psychomoteurs ! Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est la possibilité de rêver, d’inventer et de concevoir des chemins, des trajectoires, de ramper, de grimper, d’escalader, de rouler, de viser, de lancer, de faire écrouler, de tirer, de pousser, d’attraper…tout cela au travers de son jeu et de son esprit créatif pour vivre une histoire. L’histoire qu’il aura, seul ou entre amis, imaginé, élaboré comme un récit, puis mis en place en utilisant les moyens du bord, avant de l’agir et de le vivre pour de vrai.

Alors le canapé deviendra la voiture du héros dans laquelle se hisser, les toilettes seront la cachette secrète où l’on pourra se mettre en boule, le dessous de table sera la grotte dans laquelle ramper pour attraper le monstre, tout en évitant les épées tranchantes et mouvantes que sont les jambes des adultes ! La draisienne que l’on prendra pour une moto permettra de sauver la reine des griffes du monstre ; mais il aura fallu imaginer ce plan et surtout bien le concevoir pour être sûr de réussir la mission.

L’enfant est en effet un sujet de pensées et d’actions, c’est un petit être psychomoteur ; je pense donc je suis, je pense puis j’agis et je me nourris de mes actions pour  enrichir mes pensées !

Petite astuce :

La prochaine fois que vous verrez un enfant ramper, se cacher, rouler, escalader, mettez-vous dans votre peau d’enfant, entrez dans son jeu, son histoire et alors tous ses déplacements prendront sens aussi pour vous. Vous pourrez alors l’accompagner en le guidant, l’accompagnant et en lui faisant part de votre expérience de héros !

Vous pourrez aussi lui proposer de nouveaux parcours, de nouvelles cachettes. Changez les objets de place pour que votre enfant puisse explorer plus largement ses compétences psychomotrices, posez des mots sur les notions spatiales et développer son imaginaire.