Commençons par un petit questionnaire, une seule de ces affirmations est juste…

Quand bébé pleure…

  • Il ne faut pas le prendre trop souvent dans les bras sinon cela va lui donner de mauvaises habitudes et il va les réclamer de plus en plus.
  • Si je vais le voir à chaque fois qu’il pleure il va devenir capricieux.
  • Il faut lui apprendre dès tout petit qu’il ne peut pas tout avoir sinon il va demander sans arrêt.
  • Il exprime ses émotions et ses besoins pour être apaisé.

Non un bébé ne pleure pas « pour un rien » …

Pendant 9 mois, le bébé dont tous les besoins physiologiques sont comblés, vit dans une totale complicité avec sa maman. Accompagné par les bruits et les mouvements intra utérins.

A sa naissance, il va découvrir tout un tas de sensations inconfortables : le froid, la chaleur, il a soif ou bien il a faim… mais il a encore trop peu de moyens pour exprimer ce qu’il ressent et incapable de subvenir seul à ses propres besoins, bébé va se mettre à pleurer pour nous signifier qu’il se sent inconfortable et nous exprimer ses émotions, ses besoins en espérant que nous allons le comprendre et lui répondre au mieux.

Mais alors…  à quoi servent les pleurs ?

Ils sont d’abord le premier moyen de communication dont dispose l’enfant. C’est le niveau de base de la parole et de l’échange.

En effet, avant d’avoir la parole, il se débrouille comme il peut pour faire comprendre à l’adulte qu’il a besoin de lui, par les expressions de son regard, de son visage, de son attitude et de ses pleurs.

La communication entre le bébé et son entourage apparaît très tôt au travers d’un dialogue tonique :

  • D’un côté le bébé pleure, entre en hyper extension, sa gestuelle est désordonnée.
  • De l’autre, il se regroupe dans les bras et n’est pas loin de l’endormissement.

Dans le premier cas, l’enfant fait part d’un inconfort, d’un besoin, d’un agacement : il a faim, il est en colère, il veut qu’on lui change sa couche : il s’agit de l’hypertonie d’appel. Dans l’autre cas, le bébé montre une satisfaction : il a bien mangé, il est repu et rien ne le contrarie : c’est ce qu’on appelle l’hypotonie de satisfaction.

Je ne me sens pas très bien… je pleure et je crie. Maman ou papa accourent et me parlent « qu’est-ce qu’il y a mon bébé, ça ne va pas ? » je me sens déjà mieux, je me calme. Mais ils ne comprennent pas que j’ai faim, je crie à nouveau. Cette fois ci je crois qu’ils ont deviné ma demande ! Maman me met au sein ce qui me calme pour de bon. Décidément nous nous comprenons de mieux en mieux, je sens que nous allons bien nous entendre.

Comment distinguer les pleurs de bébé

Vous n’arrivez pas à distinguer les pleurs de votre nouveau-né ? Pas d’inquiétude…

Il lui faut quelques semaines avant d’interpréter correctement le malaise qui est le sien et de trouver le moyen le plus précis de l’exprimer. Peu à peu, au fil des semaines, le dialogue va s’affiner, les pleurs se différencient permettant aux parents d’apporter plus facilement la réponse appropriée. Chaque enfant va développer son propre langage que les parents vont apprendre.

On comprend bien alors pourquoi il faut aller rapidement voir le bébé lorsqu’il pleure et tenter de comprendre ce qu’il exprime et lui répondre : c’est ce qu’on appelle l’accordage tonique.

Pourquoi répondre aux cris du bébé ?

Le cerveau du petit enfant est très immature et très fragile. Il demande beaucoup de présence affectueuse pour s’épanouir. Des émotions violentes le traversent, il ne sait pas les contrôler, il ne peut pas s’apaiser seul, son cerveau n’en a pas encore la capacité. Son cerveau émotionnel tourne à plein régime : face à une situation imprévue, il ne peut pas prendre du recul, analyser l’événement comme un adulte le ferait.

Il est alors très vulnérable et a un besoin immense d’être compris, rassuré, sécurisé, consolé et aimé.

S’il reste seul avec ces émotions désagréables il éprouve un véritable stress très toxique pour son organisme.  Dans ces moments-là, il a besoin de se réfugier dans les bras aimants et rassurants qui vont lui permettre de retrouver son équilibre et surmonter ses difficultés. Avec le temps, se sentant compris il apprendra à patienter davantage.

Dès que l’occasion se présente, il ne faut donc pas hésiter à prendre son tout petit et le tenir contre soi. Il est nécessaire pour son vécu corporel et émotionnel de répondre rapidement à ses pleurs qu’ils soient de faim de gêne ou de simple inconfort sans crainte de le « rendre trop capricieux ».

 Quelques mots pour conclure…

Non un enfant ne pleure pas pour faire du chantage mais bien pour signifier que ses émotions et son inconfort le submergent. Il ne peut pas encore se raisonner et se calmer seul.  Il est important de mettre des mots sur ce que l’enfant ressent.

Le premier dialogue se fait donc en deça des mots, des mouvements et des gestes : il s’instaure en réalité de « tonus à tonus ».

Progressivement, il vous fera comprendre par les expressions de son visage, par son regard, son attitude que oui c’est bien cela que je ressens, je suis triste, j’ai faim… il se sentira compris, en confiance avec vous et s’apaisera. C’est ainsi qu’il construira un vécu émotionnel et corporel harmonieux.