Comme nous l’avons évoqué dans l’article mon enfant et le temps, l’intégration d’un rythme participe pleinement à l’organisation temporelle de l’enfant.

Très tôt, des formes élémentaires temporelles sont présentes chez le jeune enfant.

A la naissance, le bébé se montre réceptif aux premières activités rythmiques : succion, alternance veille / sommeil, activités motrices rythmiques, phase d’appel et repos, alimentation… les exemples sont nombreux !

D’un point de vue physiologique, nous sommes également marqués très tôt par cette notion dès la vie intra utérine : rythme cardiaque, rythme respiratoire… Perçus ou non de manière consciente, nos rythmes biologiques rythment nos activités et jouent un rôle dans notre vie quotidienne.

Le rythme peut être défini comme la répétition régulière d’une structure ou d’une séquence donnée. On retrouve :

  • Le tempo ou le rythme personnel libre (marche…). Chaque homme possède un tempo spontané qui lui est propre et peut s’étendre à ses activités (tempo verbal, tempo moteur…).
  • La cadence ou le rythme imposé de l’extérieur (métronome, frappe sur un tambour…)

Il est présent dans certaines de nos activités motrices. Prenons l’exemple de la marche :  c’est une alternance et une répétition régulière d’une phase d’appui et d’une phase d’oscillation qui permet d’avancer. Il se caractérise en motricité par l’alternance de tension et détente musculaires et rend le geste harmonieux. La répétition est nécessaire dans la composante rythmique.

Enfin, il joue un rôle facilitateur dans de nombreux apprentissages. N’est-il pas plus facile d’apprendre une chanson ou une comptine plutôt qu’un texte en prose ? Ainsi il est courant de voir que ces groupements temporels et la répétition facilite l’assimilation et l’intégration pour les enfants qu’il s’agisse de compétences motrices ou verbales.

Quelques idées pour travailler le rythme :

  • Les comptines : elles sont un excellent moyen de familiarisation avec le rythme. Elles accompagnent les activités motrices, permettent l’accentuation de certains sons par les frappés, mouvements du corps et chant, facilitent la mémorisation des parties du corps…
  • Les danses populaires rythmées (valse, macarena…)
  • Marche en musique (marcher, trottiner, sautiller, courir selon le rythme de la musique)
  • Jeu de frappe des mains (reproduire plusieurs fois une structure de base, jeu du chef d’orchestre…)

Ces jeux permettent l’acquisition progressive des notions de rythme, de synchronisation sensori-motrice, d’anticipation. Ils permettent également la coordination du geste à un son et de prendre conscience de ses rythmes personnels spontanés.

 

Quelques repères :

  • A 1 an, un enfant peut se balancer assis ou debout en entendant une musique très rythmée. Il s’agit à cet âge plus d’une incitation au balancement qu’une synchronisation à proprement dit.
  • Vers 3-4 ans : un enfant peut accompagner les battements d’un métronome ou d’un tambour en frappant avec ses mains en suivant le rythme
  • A 7 ans, l’enfant peut être capable de suivre différentes cadences et se synchroniser lors des variations de rythme.

 

Quelques mots de conclusion…

Pour conclure cet article, il me paraît important de rappeler qu’avant toute chose, il est nécessaire de respecter le rythme naturel de chaque enfant.

Vous pouvez par exemple observer vos rythmes spontanés, ceux de votre enfant dans son milieu naturel. Observer les variations lorsque l’on rajoute de la musique et à l’aide des différents jeux lui faire expérimenter les changements de vitesse, de rythme à travers le mouvement par exemple (courir, sauter, marcher, taper des mains, danser…).

Cela permettra tout en partant des productions spontanées de l’enfant, de les nourrir, les enrichir et expérimenter de nouvelles expériences temporelles.