Les apprentissages mobilisent de nombreuses compétences qui se situent à plusieurs niveaux. Ces différents niveaux sont inter-reliés et interagissent entre eux. On peut distinguer :

  • Le niveau cognitif : capacités de mémorisation, de concentration…
  • Le niveau psychoaffectif : motivation, stress, affects…

…. Mais pas seulement !

Pour être efficace dans son apprentissage un enfant doit également développer sa façon d’apprendre.
Pour cela, il doit prendre conscience de son propre fonctionnement cognitif afin de surmonter certaines difficultés et ainsi enrichir son répertoire de stratégies. C’est ce que l’on appelle la métacognition.

L’objectif est de rendre l’enfant plus actif dans ses apprentissages.

Pour y arriver, il doit connaitre sa manière d’apprendre, connaitre le cheminement, les différentes étapes ainsi que les moyens utilisés pour acquérir des connaissances, résoudre des problèmes, gérer son attention ou encore contrôler ses émotions.

Peu importe la complexité de la tâche que ce soit pour le petit mettre son manteau seul ou pour le plus grand, résoudre un problème de mathématiques ; l’enfant est invité à comprendre les raisonnements qu’il engage pour utiliser et construire de nouvelles connaissances.

Pour cela, la première étape en métacognition est de connaitre à minima le fonctionnement du cerveau et de la cognition. Cette étape permet à votre enfant de mieux comprendre pourquoi il a des difficultés à mémoriser par exemple.
Vous pouvez ainsi l’aider à déterminer quel type d’encodage lui convient le mieux : visuel, auditif, kinesthésique (par le mouvement) …

La seconde étape est de développer des stratégies métacognitives et d’aménager des moments d’analyses critiques d’une pratique :

– Un « avant » apprentissage qui fait appel aux capacités de planification :

  • Quelle est la nature de la tâche ?
  • Quel est l’objectif ?
  • Quelles informations et connaissances seront nécessaires ?
  • A quelles difficultés je me suis confronté lors d’un apprentissage semblable et comment les anticiper pour ce nouvel apprentissage ?
  • Comment décomposer cette tâche en plusieurs sous objectifs ?
  • De combien de temps je dispose pour résoudre le problème ?

Un « pendant » apprentissage qui fait appel aux capacités d’auto régulation :

  • Est-ce que je comprends ce que je fais ?
  • Est-ce que je suis en train d’atteindre les objectifs fixés ?
  • Est-ce que je dois apporter des modifications ?

Un « après » apprentissage qui fait appel aux capacité d’auto évaluation :

  • Est-ce mon objectif est atteint ?
  • Est-ce que je suis capable d’expliquer ma stratégie à quelqu’un?
  • Qu’est ce qui a fonctionné ?
  • Qu’est ce qui n’a pas fonctionné et pourquoi ?
  • Comment améliorer ma stratégie pour la prochaine fois ?

Cette prise de conscience peut être complexe pour les plus jeunes ou pour les enfants présentant des difficultés d’apprentissage. L’intervention d’un adulte peut être nécessaire pour l’accompagner dans cette démarche notamment en lui posant lui-même les questions.
« Explique-moi ce que tu as à faire ? Comment penses-tu procéder ? De quoi te rappelles-tu ? As-tu déjà résolu un problème de ce genre et comment ? ».

Enfin, la troisième étape est d’accompagner votre enfant dans la création de méthodes ou d’outils : fiches de structuration de travail, cartes mentales, sketchnoting…

La métacognition va permettre à votre enfant de devenir autonome dans ses apprentissages, de se responsabiliser et de gagner en confiance.
Avoir confiance en soi c’est connaitre ses propres ressources internes (compétences, expériences, gestion émotionnelle) et externes (soutien et accompagnement de l’entourage) que l’on peut utiliser lorsqu’une difficulté se présente.
C’est aussi ne pas se laisser déborder par ses pensées négatives subjectives (« Je n’y arriverai jamais, de toute façon les mathématiques c’est pour les garçons ») qui restreignent les choix.

La métacognition donne cette distance nécessaire pour objectiver ses capacités et nourrir l’optimisme. Votre enfant va donc construire une solide confiance en ses propres ressources cognitives et gagner en estime de lui-même.