Dans cet article, nous parlons de l’enfant présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme, autrement appelé « enfant autiste » dans le langage commun.

Qu’est-ce que le TSA ?

TSA signifie trouble du Spectre de l’Autisme, il s’agit de particularités sensorielles, motrices, langagières, relationnelles et comportementales qui résultent d’anomalies du neurodéveloppement.

Ces particularités apparaissent très tôt dans le développement de l’enfant et demeure à l’âge adulte.
Il ne s’agit donc pas d’une maladie psychiatrique comme on le décrivait avant mais d’un handicap.

Il a fallu attendre 1996 pour que le TSA soit reconnu comme tel avec de ce fait une prise en soin tout à fait différente d’avant.
Les personnes étaient prises en charge dans des hôpitaux psychiatrique avec l’usage de traitement médicamenteux; alors qu’aujourd’hui, les méthodes éducatives et rééducatives précoces amènent les enfants à des évolutions très intéressantes.

En France, on dénombre environ 700 000 personnes présentant un TSA, dont 100 000 ont moins de 20 ans.
Les origines sont multi factorielles et largement génétiques avec 800 gènes qui sont mutés chez les personnes autistes.

Les grands signes à retenir pour mieux comprendre un enfant ou une personne présentant un trouble du spectre de l’autisme sont :

– Des altérations des interactions sociales avec en effet des enfants qui peuvent éprouver de grandes difficultés à comprendre les subtilités dans les relations à l’autre.

– Des problèmes de communication (langage et communication non verbale) chez des enfants qui peuvent ou non avoir de langage verbal ; dans ce cas, des possibilités existent au travers de moyens de communications alternatives et augmentatives.

– Des intérêts restreints, activités restreintes, stéréotypées et répétitives pouvant engendrer des troubles du comportement.

– Des réactions sensorielles inhabituelles avec ce que l’on appelle une Intégration neuro-sensorielle particulière.

Qu’est-ce que l’INS ?

L’intégration neurosensorielle (INS) est la capacité de la personne à recevoir les informations sensorielles, à les traiter et à organiser ses réponses au travers de son corps et dans un environnement précis.
Ces informations sensorielles sont captées et transmises par les divers systèmes sensoriels que sont la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût ainsi que par les systèmes vestibulaires et proprioceptifs.

Elles parviennent au système cérébral qui se charge de traiter ces informations ; il est important à ce stade, de noter que l’enfant peut avoir à gérer un flux sensoriel à la fois ou plusieurs en même temps, chose qui peut être souvent source de problème chez l’enfant avec TSA.

Enfin, la personne adopte une réponse au travers d’une attitude, d’un comportement et de réactions émotionnelles, qui peut s’avérer être le plus gros problème lorsque l’on est en présence d’un enfant présentant un TSA. En effet, il est assez fréquent qu’il puisse avoir des réactions émotionnelles et comportementales parfois vives, selon les situations.

Que faire en tant que parent ?

Vous êtes les personnes qui connaissaient le mieux votre enfant, son fonctionnement au quotidien.
Donc faites-vous confiance !
Toutefois, voici les grands principes à avoir en tête pour proposer un temps de jeux ou un nouvel apprentissage à votre enfant :

– Ne multiplier pas les flux sensoriels car l’intégration multiple peut être complexe :

Par exemple, si vous voulez faire un massage à votre enfant, n’ajouter pas comme on pourrait le penser : une musique et une huile odorante.
L’ajout de ses sensations peut alors rendre le traitement neuro sensoriel trop complexe.

Si vous souhaitez l’amener à la piscine car vous avez bien compris que le jeu dans l’eau est un plaisir ; alors vous l’aiderez à gérer ce nouvel environnement en bloquant par exemple les flux auditifs par l’utilisation d’un casque anti-bruit.

– Proposer des intensités variables du flux, afin de débuter par une faible source et d’augmenter progressivement :

Vous voulez lui proposer par exemple de se brosser les dents ; le premier conseil est de débuter le plus jeune possible pour favoriser l’habituation.
Puis la deuxième consigne est de démarrer doucement, par le fait de sentir les poils de la brosse sur le bord de sa bouche. Il le fera seul afin de maitriser le flux que ce soit en terme de vitesse du mouvement, de la force de l’appui et de la durée de l’exposition. Progressivement, il peut alors aller plus loin et vous lui montrerez comment procéder.

Cette approche permet ainsi à l’enfant de s’habituer progressivement et donc de se désensibiliser.

– Ajustez-vous par rapport aux réactions comportementales

Selon les réactions de votre enfant, vous modifierez certains facteurs, en essayant toujours d’analyser la cause su comportement problématique.
Notamment, l’un des grands principes à ne pas oublier est de préparer les séquences grâce à un emploi du temps visuel. Cette organisation visuelle permet à l’enfant de se préparer sur le plan émotionnel.

– Voyez le sens qui fait du bien à votre enfant et facilitez-lui la vie en préparant son environnement.

En effet, de nombreux enfants aiment manipuler de petits objets ou agiter de petits objets. Lorsque ces fonctionnements permettent à l’enfant de se focaliser et de faire abstraction d’autres flux gênants pour lui, alors il est tout à fait possible de lui laisser cette possibilité.
Il n’est pas question d’interdire ce comportement qui pourrait être vu comme une stéréotypie « invalidante » et qui au contraire l’aide à traiter le flot d’informations multi-sensorielle.

Lorsque que ces comportements ne permettent pas à l’enfant de faire un nouvel apprentissage et que la stéréotypie est alors gênante et improductive.
Dans ce cas, vous pouvez tout à fait le laisser en renforçateur à votre enfant pour lui permettre d’accéder à de nouveaux apprentissages et de nouvelles découvertes.
Vous utiliserez alors ce renforçateur pour féliciter votre enfant et l’encourager à recommencer la fois suivante les nouvelles expériences que vous lui avez proposées.

Une fois tous ces petits principes donnés, il ne faut surtout pas hésitez, si vous en ressentez le besoin, à faire appel à un professionnel pour faire un Profil sensoriel.
Le but est alors de mieux comprendre le fonctionnement de l’enfant et de mieux cibler la façon dont on va s’adresser à lui pour lui faire des demandes.
Le profil sensoriel va permettre également d’adapter son environnement pour faciliter son accès aux apprentissages.