Après avoir abordé le corps subit et le corps vécu, parlons du 3ème stade de développement de l’enfant qui se définit par le perfectionnement de la motricité.

« Mon corps perçu »

L’enfant entre dans un âge où il peut avoir une vision de ce qu’il fait et en faire une analyse progressivement de plus en plus fine. Cela lui permet de s’améliorer et de réajuster sa manière d’être, sa posture ; il peut avoir une attention perceptive sur lui-même et se corriger !

Le stade du corps perçu est aussi le début de la traduction des émotions par la gestuelle et les mimiques. Votre enfant entre dans le jeu symbolique. Il est capable d’exprimer avec son corps davantage de ressenti car il maitrise de façon plus fine ses muscles et sa tonicité.

« Du corps à l’espace corps »

Sur le plan spatial, grâce à son activité volontaire de plus en plus maîtrisée, l’enfant intègre les notions spatiales avec plus de précision. Il aborde l’espace toujours de façon autocentrée c’est-à-dire par rapport à son propre corps. Il poursuit ce qu’il avait déjà entrepris plus tôt dans la perception des notions spatiales, mais toujours en lien avec son corps (ex : tel objet par rapport à mon corps est à droite, en dessous, derrière…).

« La latéralisation, un processus évolutif »

Vers 6 ans, l’enfant atteint une étape importante, celle de l’intégration de la notion de droite et de gauche sur lui ! C’est l’âge où s’abouti le processus de latéralisation c’est-à-dire l’utilisation préférentielle d’un côté de son corps par rapport à l’autre.

Cette latéralité se construit progressivement depuis les 1ers jours. Sa maturation s’affine à ce stade de développement. Une meilleure perception de sa motricité permet à l’enfant d’avoir un retour sur ses actions. Il identifie ainsi une main préférentielle plus efficiente que l’autre.

La latéralité a longtemps été source de stress dans les familles ; le temps n’est pas si loin où l’on attachait la main gauche de l’enfant qui voulait l’utiliser de façon préférentielle…. Ne dit-on pas « être gauche » ou encore « être maladroit ». Surtout laissez votre enfant faire son choix en le laissant libre de ses mouvements et de ses perceptions ! Offrez-lui des expériences multiples à faire avec les deux mains afin qu’il explore l’efficience de ses mains et fasse le choix qui lui convient. Faites-lui confiance.

Vous verrez que l’enfant pourra avoir une latéralité homogène, toute à droite ou toute à gauche ; mais elle pourra aussi être hétérogène avec par exemple, une spécialisation à droite pour la main et le pied et à gauche pour l’œil. Si l’enfant acquière une bonne gestion de son corps, cela n’entravera pas ses apprentissages.

Progressivement, il exportera toutes ses notions spatiales sur l’extérieur …. Pour cela, laissons-lui le temps et à nous aussi pour un prochain article !

Des idées pour la maison :

  • Dessine-moi au sol ! Après la célèbre phrase du Petit Prince, à vous d’inventer une nouvelle demande de dessin à votre enfant

Surprenez-le en déroulant sur le sol une grande feuille (en rouleau ou faite de feuilles scotchées) et demandez-lui de s’allonger dessus. Proposez-lui alors de faire le tour de son corps à l’aide d’un feutre. Vous pourrez lui dire où vous en êtes dans son espace.

Tout en haut de la tête, à droite, à gauche, entre les doigts, sous les bras, sur l’épaule, près du talon, etc….

Ensuite, ce sera à votre tour de vous allonger et lorsqu’il aura fini de faire votre silhouette, il sera surpris des différences de taille des deux corps superposés.

 

  • Le robot aveugle : Munissez-vous d’un foulard opaque que vous allez mettre autour de sa tête (puis la vôtre) pour obturer ses yeux. Et alors ce sera à vous de guider votre enfant dans des missions extraordinaires ! « Avance de 3 pas sur ta droite, pousse la porte, rampe devant pendant que je tape dans mes mains, mets toi debout et tourne à gauche,…  » Quelle partie de plaisir !!!