Comme nous l’avons vu, dans un premier temps, l’enfant se stoppe, il inhibe. Cela lui permet d’être attentif aux perceptions sensorielles afin de leur donner du sens. Il pourra ainsi élaborer des stratégies de mémorisation efficientes.

Sauriez-vous dire combien de types de mémoire il existe ?

Nous distinguons principalement :

  • La mémoire à court terme
  • La mémoire de travail (ou immédiate)
  • La mémoire à long terme
  • La mémoire sémantique
  • La mémoire épisodique
  • La mémoire procédurale (ou motrice)
  • La mémoire perceptive (ou sensorielle)

Nous les découvrirons toutes lors d’articles à venir. Aujourd’hui, nous nous attarderons sur la première, la mémoire à court terme.

C’est la mémoire du présent. Elle permet de retenir des informations d’une seconde à 10 minutes après le début du processus de mémorisation.

Il est à savoir que nous appelons empan mnésique la capacité moyenne d’éléments différents qu’un individu peut mémoriser simultanément. Cet empan mnésique est de 7, plus ou moins deux pour un adulte (entre 5 et 9 éléments). Nous sollicitons ce type de mémoire en permanence, par exemple pour retenir un numéro de téléphone le temps de le composer.

La mémoire à court terme est la première étape d’une mémorisation à plus long terme. Elle s’appuie sur différents processus de mémorisation qui diffèrent d’un individu à un autre. Lorsque l’empan mnésique est atteint, nous utilisons tous des façons de regrouper les informations pour qu’elles entrent dans un nombre acceptable :

  • Pour les numéros de téléphones, vous ne dites pas 0 6 3 6 2 6 8 9 7 X (10 chiffres) mais 06 36 26 89 7X (5 nombres)
  • Pour votre compte bancaire, vous ne dites pas 800115456325, mais 800 115 456 325, ou 80 01 15 45 63 25…

Faisons des essais :

  • Prenez des cubes de taille et de formes différentes. Vous vous mettez en face à face, et chacun votre tour, vous faites une construction. Vous utiliserez peu d’éléments dans un premier temps vous l’aurez compris : 3 ou 4 pour un enfant, 5 pour un adulte. Une fois la construction réalisée, vous cachez la construction. Le joueur qui observait doit prendre le matériel dont il a besoin et reproduire de mémoire. En refaisant la construction, soyez attentif aux astuces sur lesquelles vous vous appuyez pour mémoriser et reproduire la construction.
    • Vous verbalisez ce que vous voyez ?
    • Vous fermez les yeux pour vous représenter mentalement ce que vous avez vu ?
    • Vous avez fait le tour de la construction pour la voir sous toutes ses formes ?
    • Vous avez été attentif aux étapes de construction et vous les refaites dans le même ordre ?
    • La mémorisation a été facile et vous vous sentez capable d’augmenter le nombre d’éléments ?

Vos façons de vous organiser ne sont pas celles de votre enfant alors observez comment il s’y prend et faites-le parler de ce qu’il met en place et de ce dont il aurait besoin pour se perfectionner. Il doit prendre conscience de ses stratégies et non se voir plaquer les stratégies d’une autre personne.

 

  • Le mois de novembre bat son plein. Votre enfant revient tous les soirs de l’école avec ses devoirs et des listes de mots, des poésies, des chants, des leçons. Pour certains, ça roule. Pour d’autres, c’est la galère. La simple vue des mots « apprendre par cœur pour mardi » peut décourager, donner le vertige, générer de la colère, des pleurs…

Votre enfant ne veut pas et vous, vous exigez car « la maîtresse a dit ».  Sinon votre enfant risque d’avoir un mot dans le cahier, des punitions… au travers de votre enfant, c’est vous-même qui risquez d’être remis en cause dans votre capacité à être un « bon parent ».

Bref, ce n’est pas toujours tout rose, ça peut être un vrai moment de souffrance pour tout le monde.

Pour aider votre enfant à mémoriser, il faut le plus possible le mettre dans une position affective de plaisir et de valorisation. Le facteur affectif est un élément clé du processus de mémorisation. Pour la poésie par exemple, rien ne vous oblige à être assis. Votre enfant peut avoir besoin de bouger, de marcher, de sautiller sur un gros ballon. La maîtresse demande très souvent que l’enfant illustre sa poésie. Cela est pertinent car cela donne du sens et permet un meilleur investissement affectif du texte à apprendre. Il peut arriver que le dessin ne soit pas investi par l’enfant, il peut alors être judicieux de trouver d’autres façons d’illustrer (couper, coller, peindre, imprimer des illustrations, les agencer et les coller…). Cela donne l’occasion à l’enfant de parler du texte à apprendre, de le comprendre et d’engager une dynamique de recherche/création active.

Vous allez aussi vous appuyer sur le nombre de vers, leur structure rythmique, leurs répétitions… Vous allez bouger, associer des gestes, rythmer l’intonation, faire des grimaces… En faisant avec votre enfant, il y trouvera du plaisir et n’aura pas le sentiment de se ridiculiser. Il sera ensuite plus à l’aise pour réciter devant la classe.

 

Alors essayez-vous dans des temps de plaisir et soyez inventif sur les jeux que vous pouvez réaliser pour entrainer cette mémoire à court terme.