Un surplus de jeux entraîne-t-il l’excitation ?

Dans les structures d’accueil, il n’est pas rare de se questionner sur la quantité de jeux à proposer aux enfants. Les conflits entre enfants sont souvent liés à une quantité de jeux trop importants. Or, les dernières études démontrent justement le contraire. En effet, un nombre de jeux trop restreint entraîne souvent et trop rapidement le repli de l’enfant vers l’adulte ou le conflit de partage. En multipliant la quantité de jeux (de façon organisée), les enfants organisent des groupes de jeux plus petits et mieux répartis dans l’espace.

 

Est-il utile de faire du tri en enlevant des jeux similaires ?

Bien au contraire. Le tout petit qui éprouve un important désir d’interaction ne possède en revanche que peu d’outils pour communiquer. C’est par l’imitation que l’enfant entre en premier lieu en interaction avec ses pairs. Comme on l’entend souvent, celui qui imite montre à l’autre l’intérêt qu’il a pour lui et celui qui est imité se sent intéressant. Si Teddy a une jolie voiture jaune et que vous proposez à Nathan (qui tape du pied au sol !) une toute aussi jolie voiture rouge, le conflit est assuré. Si les ressemblances sont proches, ces deux objets ne sont pas identiques. Pour enrichir cette précieuse capacité d’imitation, les enfants ont besoin de faire exactement pareil, exactement au même moment. « Nathan, c’est Teddy qui avait la petite voiture jaune en premier, tu l’auras ensuite quand il aura terminé ». Cependant lorsque Teddy aura tourné les talons, la petite voiture n’aura plus aucune vertu de communication. « C’est à toi et tu n’en veux plus ? Ça valait bien la peine ! » En structure, au sein d’une fratrie rapprochée, de jumeaux, il convient de proposer les jeux en plusieurs exemplaires tout à fait identiques (couleurs, formes, etc.)

 

Est-il utile de proposer à l’enfant une progression dans ses jeux ?

Il est inutile d’imposer des jeux à l’enfant en étant persuadé de lui apporter de nouvelles compétences. Mieux vaut partir de ce que l’enfant aime faire ou choisit spontanément. L’enfant saura de lui-même choisir des jeux correspondant à ses préoccupations actuelles. N’oublions pas que l’enfant saura de toute façon détourner les objets en fonction de ses envies et ainsi remettre en question nos propres représentations. Comme nous l’avons déjà vu dans de précédents articles, il sera très riche pour l’enfant de détourner le panier à fruits de la dînette en casque de chevalier… L’enfant pourra utiliser des jeux de tout petit pour en revanche travailler des compétences actuelles. L’inverse est également possible (tant que la sécurité est préservée).