Dans cet article, nous allons évoquer les émotions, leur fonction et leur rôle dans le développement des enfants.
Pour cela nous allons commencer par parler du cerveau de l’enfant, de sa construction, de son développement et de son immaturité.

Nous vous donnerons dans une 2ème partie quelques pistes d’accompagnement afin de vous outiller face à des situations pour lesquelles nous ne sommes pas toujours formés en tant que nouveaux parents.

Nous pouvons donner une représentation assez schématisée du cerveau en 3 étages :

Un premier étage qui est le plus ancien d’après les scientifiques ; il s’agit du cerveau qu’on appelle le cerveau archaïque ou primitif qui est le siège de tout ce qui va concerner notre survie donc les fonctions primaires pour vivre, ainsi que tout ce qui concerne notre sécurité. Par exemple, si je perçois un danger, c’est ce cerveau primitif qui va se mettre en alarme et qui va m’inviter à fuir ou à attaquer pour maintenir ma vie.

La 2eme couche qu’on appelle le cerveau émotionnel ou cerveau limbique : comme son nom l’indique c’est le centre des émotions, c’est celui qui va nous faire sentir des choses agréables ou désagréables et qui va contenir l’ensemble des émotions.
Comme nous le verrons, les émotions sont vraiment des organes fondamentaux pour grandir et pour vivre.
Ce cerveau émotionnel est celui qui est sollicité pour tout ce qui relève des apprentissages et de la mémorisation ; l’enfant apprend bien mieux dans la joie que dans le stress.

Le 3e étage est le néocortex qui vient comme recouvrir l’ensemble, et qui vient donner du sens à nos expériences ; c’est la partie du cerveau où l’on réfléchit.
Il est découpé en plusieurs parties mais nous allons évoquer principalement le néo cortex frontal, qui est la partie du lobe frontal qui nous aide à résoudre des problèmes, à planifier, à anticiper, à donner du sens, à avoir la conscience de soi.
C’est pour cette partie du cortex pour lequel on évoque souvent les fonctions exécutives et dont entend de plus en plus parler, lorsque l’on parle des neurosciences dans les apprentissages.

La construction du cerveau démarre in utéro et celui-ci va se développer énormément dans les 5 premières années mais son développement est loin d’être achevé. Cela signifie que l’on a besoin de prendre conscience de cela quand on attend d’un enfant certains comportements qu’il ne peut pas avoir :
Non pas parce que c’est une « tête de mule », Non pas parce que c’est un « rebelle » Mais parce que son cerveau ne lui permet pas encore du fait de son inachèvement à la naissance !

Quand le bébé nait, il a déjà une grande quantité de neurones et quand il vit une expérience dans son quotidien, tous ses neurones s’activent, un peu comme éclairé en même temps, et se connectent entre eux : on appelle cela des synapses;  qui font comme des liens.

Un bébé crée entre 700 et 1000 connexions par secondes, ce qui fait dire que chaque seconde est importante et qui fait prendre conscience que le bébé passe son temps à faire des découvertes.

Il nait très immature sur le plan neurologique et neuromoteur, et il est dans les premiers temps très sensoriel car sa motricité n’est pas encore volontaire. Il est donc très dépendant de nous, les adultes.

Au départ, il va découvrir le monde par les sens et quand il vit, il associe les choses par ses sens et il va connecter ses neurones ; il n’est pas différencié de son environnement et il ne sait pas bien où est la limite de son propre corps.

Lorsqu’il a vit des sensations agréables ou désagréables, il va y mettre du sens selon la réaction de ses parents ; si en même temps qu’il touche une plante, sa maman sourit et éprouve du plaisir alors l’enfant dans son cerveau va connecter les neurones du plaisir ainsi que dans son corps.
Si au même moment, sa maman crie et se met en colère pour qu’il ne touche pas la plante, les mêmes circuits vont se connecter avec du stress !

Cet exemple d’expérience nous montre l’importance de la relation dans la création des connexions neuronales et dans le développement du cerveau de l’enfant.
Prenons bien conscience que l’évolution du cerveau de notre enfant, et donc de son être, va dépendre de son environnement donc de nous, parents.