Quel parent n’a jamais dit cette phrase à son enfant ?
Dépêche-toi de finir de manger, dépêche-toi de t’habiller, dépêche-toi de mettre tes chaussures, dépêche-toi, on va être en retard !!!

Aujourd’hui, à l’heure du numérique où tout peut se faire en un clic, nous avons tendance depuis quelques années à vouloir diminuer nos délais d’attente. Il suffit de regarder à la vitesse où nous pouvons aujourd’hui communiquer, échanger, même à l’international.
Tout va plus vite aujourd’hui !

Mais pouvons-nous aller plus vite pour tout ? Et encore plus lorsqu’il s’agit du développement des enfants ?
Pouvons-nous lui demander de se dépêcher de grandir ?

La notion de temps est abstraite puisque le temps n’est pas un élément palpable.
Cette notion fait l’objet de plusieurs expressions bien connues : prendre son temps, gérer son temps, courir après le temps, perdre son temps etc.
Le temps est une construction sociale complexe qui est ancrée dans notre société.

Mesurer le temps, apprendre à se repérer dans le temps nous permet de planifier les évènements, d’estimer la durée que prendra telle ou telle tâche. En bref, de s’organiser dans notre quotidien pour pouvoir effectuer tout ce que l’on a besoin de faire. La mesure du temps permet également une universalité afin que chaque être humain puisse avoir les mêmes repères pour vivre en société.

Mais qu’est-ce que cela signifie pour un enfant et comment cette notion se développe-t-elle chez lui ?

Dès la vie intra utérine, le fœtus est bercé par des rythmes par exemple le rythme cardiaque de sa mère et le sien. Nourrisson, il expérimente également les différents rythmes avec sa propre respiration, les alternances de veille/sommeil, appétit/satiété, la succion etc…
Ces rythmes précoces sont les prémices d’une temporalité rythmée d’abord physiologiquement.

Plus tard, le jeune enfant expérimente le temps avec l’acquisition du langage où il va pouvoir s’exprimer sur les notions du présent, du passé (ce qui s’est passé avant) et le futur (ce qui se passera après). L’enfant commence à se créer des histoires au travers des jeux symboliques (jouer à la dinette, préparer un repas, attendre la cuisson, servir etc.).
Toutes ses expérimentations sensori-motrices lui permettront de construire et de comprendre l’ordre chronologique des évènements. C’est alors en les vivant d’abord au travers du jeux que cela pourra se retranscrire dans la vie quotidienne. Il est alors primordial de prendre le temps de jouer avec son enfant en inventant, créant et en manipulant ensemble !

Plus tard, le temps peut être appris avec les repères conventionnels communs comme les successions des jours, des mois, des saisons puis la lecture de l’heure.

C’est entre 6 et 8 ans que les enfants apprennent la succession des jours de la semaine mais sans pour autant pouvoir établir de relation entre eux (savoir quel jour il était hier et quel jour il sera demain par exemple). C’est autour de 9 ans que les enfants commencent à coordonner les différentes données temporelles entre elles : l’heure, les jours, les mois etc.

La perception du temps reste une notion subjective, elle est propre à chacun et dépendante de nos activités.

En revanche, ce qui reste une réalité c’est qu’il est important de continuer à prendre le temps de jouer, de laisser le temps aux enfants d’expérimenter, de manipuler et de faire par eux même, même si cela peut prendre un petit plus de temps…

« Papa, maman, allons doucement, nous ne sommes pas pressés ! »

Petite astuce : Votre enfant a parfois des difficultés pour patienter lorsque vous lui demandez ? Vous lui demandez d’attendre 5 minutes ou vous lui dites dans 10 minutes, tu devrais arrêter ton jeu. Et bien que vous l’ayez prévenu, il fait une colère une fois le délais passé… ?
C’est normal, votre enfant n’a pas encore intégré les différentes durées.
En revanche, il existe des supports adaptés comme des semainiers ou jouets en bois qui peuvent l’aider à mieux visualiser cette temporalité.

Alors, vous pouvez le féliciter et valoriser son comportement et ce qu’il vient de réussir!