Les termes « inhibé » et « timide » ont-ils le même sens ?

Pas tout à fait !

Être timide revêt souvent un aspect négatif qui désigne dans le sens commun être trop calme et réservé ; ne pas oser faire, ne pas oser aller vers les autres, ne pas avoir confiance.

La timidité peut se définir comme un manque d’assurance dans une action, une réalisation qui survient dans le rapport à l’autre. Et oui, nous ne sommes pas timide tout seul avec soi-même ! Être timide, c’est se sentir rougir quand on prend la parole en classe, chuchoter parce qu’on craint le regard de son voisin ou même la pensée qu’il pourrait avoir sur moi, ne pas oser dire ou faire parce que l’on se dit que l’on n’en est pas capable… Les timides sont qualifiés aussi de discrets, réservés, sages ou même inhibés….et cet usage est alors incomplet.

En effet, lorsque l’on parle de l’inhibition, il faut distinguer plusieurs éléments :

  • Etre inhibé dans son sens d’inhibition psychomotrice problématique et qui rejoint alors la timidité
  • L’inhibition psychomotrice progressive et normale de l’enfant
  • L’inhibition cognitive

Avant d’être un phénomène pathologique, l’inhibition est un processus physiologique, «normal», présent chez tout individu. Elle est considérée comme un mécanisme adaptatif, un processus développemental qui se retrouve à différents niveaux:

  • au niveau moteur, l’inhibition permet notamment un ajustement du geste, ce qui lui fait gagner en fluidité, précision et souplesse.
  • au niveau psychique où elle permet un contrôle (des pulsions…) et est à l’origine du réaménagement d’une conduite ou d’un comportement. De plus, l’inhibition cognitive permet une attention sélective, la flexibilité mentale et contribue à la mémorisation.

L’inhibition, à un certain degré, est donc un processus bénéfique pour le développement de l’individu, source de progrès et valorisé par la société puisqu’elle permet la concentration, la vigilance et l’attention.

L’inhibition permet de sélectionner, de filtrer les éléments les plus pertinents (dans une situation) en vue de réaliser une action ou d’adopter un comportement.

 

Que faire concrètement pour aider votre enfant à « inhiber sa motricité » !?

A la maison, préparez-lui un coin calme où votre enfant peut apprendre par des petits temps de relaxation, à contrôler sa tonicité. En mettant un tapis au sol, un coussin, une couverture et en faisant rouler une balle sur lui ou en posant les mains progressivement sur chaque partie de son corps et en les nommant, ou encore en prenant conscience de sa respiration. Mettez votre main sur son ventre et apprenez-lui à sentir l’air entrer par sa bouche ou son nez et descendre jusque dans son ventre.

Seul, dans cet espace, il pourra aussi prendre un livre et rêver au travers des images et des mots.

 

La 2ème idée possible à faire à la maison et qui sera cette fois-ci non plus passive mais active, consiste à laisser votre enfant créer et réaliser de « vrais choses de grands » : vous pouvez alors lui laisser mettre la table, ranger le lave-vaisselle, faire une recette ! Tout cela l’amènera à penser, planifier les tâches à réaliser, organiser son plan de travail, gérer ses gestes et les coordonner…. Votre enfant sera fier, grandira et développera tout son potentiel !!

Il aura alors appris à inhiber sa motricité, la fluidifier et rendre ses gestes précis ; il aura aussi appris à planifier, organiser sa pensée, aura fait appel à sa flexibilité mentale pour trouver des solutions,….

 

Le tour est joué ! Votre enfant est sur la bonne voie !!