Le schéma corporel, mais qu’est-ce que c’est ?

Le schéma corporel fait référence au domaine de la neuroanatomie. Dans le langage courant, le schéma est un dessin, une figure simplifiée permettant de représenter les parties essentielles d’un objet. En psychologie, le schéma renvoi à un type de représentation mentale que l’on se fait d’un objet.

La définition même du schéma corporel est donc la représentation plus ou moins consciente que l’on a de notre corps en action ou immobile, de sa position dans l’espace ainsi que de la position des différents segments corporels entre eux. En d’autres termes, il correspond à la connaissance que l’on a de soi en tant qu’être corporel, à un dessin mental du corps humain.

Le schéma corporel, à quoi ça sert ?

De la bonne organisation du schéma corporel vont dépendre l’organisation de l’espace, de l’activité gestuelle, de la relation à l’autre… il est primordial à tous les niveaux de développement et dans toutes les situations.

Il n’est pas inné, et pour s’édifier, il va dépendre du développement psychomoteur et des expériences de vie propres à chacun. Il est modifié et modifiable en permanence.

De ce fait, vous l’aurez compris, des troubles du schéma corporel vont impacter toutes les sphères de la vie : sensorielle, motrice, affective et cognitive.

Alors, comment se construit-il et comment le stimuler ?

La compréhension et la représentation mentale du corps se construisent et sont accessibles progressivement selon différents stades :

  • Le corps subit (0-3 mois) : à cet âge, le bébé a une motricité réflexe, il ne choisit pas ses actes. Progressivement, ses réactions motrices globales se différencient en réactions localisées.

 

  • Le corps vécu (3 mois-3 ans) : peu à peu, en confondant le toucher d’autrui et ses propres expériences corporelles (pieds ou mains à la bouche, manipulations dans son champ de vision…), l’enfant prend conscience des différentes parties composant son corps, de ce qui est interne ou externe. Il va donc se différencier et prendre son schéma corporel comme référence dès 6 mois ; ce qui n’est pas de son corps propre est « autre ».

A partir de là, ses expériences motrices et sensorielles s’amplifieront, lui apportant diverses perceptions, et viendront étayer son schéma corporel (déplacements dans l’espace, manipulations diverses…). L’imitation est alors centrale car en comparant son corps au corps de l’autre, l’enfant va pouvoir former ses premières images mentales, et donc ses premières représentations.

  • A ce stade, il va être bénéfique pour votre enfant d’être le plus possible en relation avec d’autres enfants de son âge. Vous pourrez lui proposer des jeux symboliques, des parcours psychomoteurs en ajoutant des contraintes pour chaque partie de son corps, des automassages en nommant les segments corporels

 

  • Le corps perçu (3 ans – 7 ans) : sa motricité se perfectionne, tout comme la localisation de ses perceptions. Avec l’apparition du langage, l’enfant va pouvoir peu à peu se représenter les choses, c’est-à-dire symboliser, mentaliser, mettre en dehors de « soi » par 2 modalités essentielles : les mots et le dessin. Il va simultanément découvrir que ses tracés ont une signification par l’intérêt accordé par son entourage.

L’enfant est alors à ce stade capable de se représenter son corps. Le meilleur moyen de s’en rendre compte est la réalisation du dessin du bonhomme.

 

  • Des dessins créatifs peuvent lui être proposés, afin de l’aider à se représenter son corps par la mise en mouvement et la manipulation. Il pourra ainsi créer des personnages avec différents matériaux, différentes textures…
  • Différents supports existent pour l’accompagner dans ces expériences :
    – les « drôles de bobines », disponibles en téléchargement libre,

– le livre pour enfant Agathe…

 

Alors à vos feutres, crayons de couleur, bobines de laine, gommettes, et tout ce qui vous tombe sous la main ou vous passe par la tête… et bonne découverte car votre schéma corporel lui aussi ne demande qu’à être enrichi.