Pour débuter, je pense qu’il faut définir l’empathie car nous en entendons souvent parler mais peut-être que les contours de ce mot demeurent flous… il s’agit donc de « la faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent », selon le Larousse mais, il faut ajouter à cette définition : en se distinguant de ce que vit l’autre. En effet, si la personne perçoit les émotions de l’autre, son vécu intérieur mais qu’elle ne s’en détache pas alors nous parlons de « contagion affective ». Il est donc essentiel lorsque l’on souhaite être dans l’empathie et donc que l’on veut essayer d’être dans l’écoute et l’aide, de ne pas s’identifier à l’autre et à ce qu’il vit mais bien de savoir rester à sa propre place en restant dans son propre vécu et dans sa propre histoire.
L’empathie apparait très tôt chez l’enfant, dès 18 mois à 2 ans selon les enfants ; il se peut aussi qu’elle apparaisse bien plus tard selon le contexte environnemental.
L’empathie est une fonction neuro-biologique, motrice et psychique qui semble inné chez l’enfant (sauf exception en lien avec un handicap particulier)! En effet, elle est au carrefour de nombreuses fonctionnalités du corps de l’enfant.
Dès les 1ers mois de vie, votre enfant va avoir cette capacité à observer puis à mimer vos expressions ; le regard, l’accordage affectif, sensoriel et moteur, au travers des neurones miroirs va permettre à votre enfant de percevoir les divers états que vous lui présenterez dans votre quotidien. La Joie et la tristesse auront et prendront une représentation corporelle différente et votre bébé le percevra ! Comment ? Dans votre posture, votre rythmique, votre prosodie, votre tonus, vos mimiques faciales, etc….
Progressivement et en correspondance à son évolution motrice entre 2 et 3 ans, il va être capable de vous imiter et de câliner son doudou qui viendra de tomber et de se faire mal…. Il a été démontré par expérience qu’un enfant est capable de percevoir la détresse et le besoin d’aide d’une autre personne dès 18 mois.
Cette capacité qui semble donc être innée, doit ensuite être accompagnée par l’éducation de l’entourage que ce soit au sein de la famille ou de l’école.
Il est important de montrer à l’enfant la multiplicité des points de vue. Votre enfant doit en effet entendre de la part de son entourage un discours d’altruisme, de perception de la différence et de bienveillance pour pouvoir être de plus en plus empathique.
Et c’est bien là l’un des chemins forts que les parents ont à emprunter et qui aura une importance capitale sur les générations à venir et sur la société du futur.
Cette capacité permet en effet aux personnes de développer un plus grand altruisme, une auto-régulation et une autodiscipline plus exacerbée.
Astuces :

1. Je vous conseille de lire une auteure très accessible et très humaine qui s’appelle Isabelle Filliozat, notamment avec son livre « Au cœur des émotions de l’enfant »

2. Il est important de parler le langage des émotions à votre enfant lorsque cela s’avère opportun afin qu’il les décode et que vous l’aidiez en ce sens, à gérer ses propres émotions. Toutefois, il est important également de ne pas le noyer d’informations à ce sujet.

3. De même, je vous conseille, lors de la lecture du soir, de questionner votre enfant sur le héros de l’histoire et sur ses aventures en demandant à votre enfant : « si tu avais été à sa place, qu’aurais-tu ressenti ? comment aurais tu réagi ? » afin qu’il s’aperçoive des différences de chacun.

4. Enfin, dans le quotidien, il est fréquent de se retrouver face à des situations relationnelles menant à des conflits et la meilleure façon de procéder est d’accompagner votre enfant vers la médiation de ces tensions par la discussion et la compréhension des positions de chacun afin de faire des choix sereinement.

Votre enfant, avec toutes ces pratiques, saura être un adulte à l’écoute et consciencieux des relations à autrui, dans le respect de sa personne et des autres.